un café-un verre d'eau: 1euro60, avec le sourire



Je tiens un blog comme je tiendrais un troquet. Y a ceux qui ne font que passer, qui demandent toujours un café. Ils restent une quinzaine de minutes, se lèvent, payent et s'en vont. Y a ceux qui viennent ici, pour une raison valable, réfléchie et précise, eux, ils commandent un jus d'abricot, et parfois même un grand crème. Ils me parlent de la pluie, souvent. Certain se perdent, arrivent, disent bonjour, mais ne commanderont rien. Ils claqueront la porte, presque discrètement. Et puis, il y a les autres, les habitués. On converse. Ils commentent, se marrent, s'offusquent, descendent du St Aubin plus vite que moi, gueulent aussi pas mal. Pas si fort que ca. Il y a un partage. C'est comme une invitation à danser ensemble, un accord tacite entre celui qui lit et celui qui écrit. Il y a des sourires, quelques larmes, des mots mal pensés, mal choisis, de la rancoeur, des trucs dégueulasses chuchotés au creux de l'oreille, beaucoup d'égo et un peu d'amour-un peu de haine. Une relation entre toi lecteur et moi imposteur. Entre toi client, et moi barmaid.


Dans ce troquet, on voit au fond de la salle, à côté de la fenêtre, une fille écrire à sa mère. Elle s'interroge sur le sens de sa vie, sa place dans la société et son regard sur le monde qui l'entoure. Elle ne comprend pas pourquoi c'est si dur d'être adulte: On lui en avait pourtant fait un portrait dithyrambique. 


Maman, pourquoi tu m'as pas dit ? 



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