samedi 10 mai 2014


J'ignore si c'est l'heure tardive ou mon état général peu propice à l'entrain, mais dans ma bouche, ces petits grains jaunes n'avaient plus la même saveur. Celle de quand, petite, je triais minutieusement mon assiette afin de les garder et tous les mettre en même temps dans ma bouche. Je pensais qu'à vingt deux ans, ce plaisir serait intact, que ce petit truc à moi resterait toute la vie. Et puis ce soir, j'en ai fait, emporté par la fougue de redécouvrir mon eldorado, et je n'ai pas compris. Cette texture, ce goût, cette couleur, rien n'avait changé. J'ai vraiment essayé, j'ai mâché pendant longtemps, je me suis concentrée sur mes sensations comme rarement je ne l'ai fait pour une si petite boite de conserve. Mais je n'ai pas aimé, je n'ai pas ressenti le plaisir duquel j'étais si certaine. J'ai du changer, entre temps. Ce temps qui ne se fige pas, qui prend tout et ne donne rien, qui te plume et t'arrache tout. Convaincue comme une femme de marin et pourtant, trompée comme la dernière des putains. 



Maman, bordel, préviens moi,
que même ça, on me le prendra

 Gie


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