mercredi 21 mai 2014



Un corps étranger sur un corps étranger. La magie opère le temps d'une seconde, l'alchimie d'une minute, d'un matin, d'une vie, d'un million de vies. Il faut se chercher, se rater souvent, y croire et tomber, se relever toujours et réessayer, encore. Un jour, ca marche, le lendemain, peut être pas, mais ce matin précis, on aura été ensorcelée, presque invincible et plus belle que jamais. Je suis capable de reconnaître chaque parfum de vos peaux. D'un gel douche, d'un parfum, d'un déo ou de celle après l'amour. Même léger, même fleuri, même capiteux, même lascif. J'ai toujours eu un rapport très intime avec le sens olfactif. Mes plus précieux souvenirs, les plus profonds, qui me définissent pleinement, ne sont que des bribes de souvenirs d'une senteur particulière. La naphtaline face à des murs trop blancs. Le lilas quand j'allais jouer dans le jardin. La pasta le samedi midi, en rentrant de l'école. Les gâteaux à l'ananas sans ananas dans cette immense cuisine ponctuée par la radiola. Ton parfum le matin dans la voiture, qui me donnait envie de gerber à chaque fois. Le même pourtant qui m'apaisait le soir quand tu me lisais des histoires. Le sien aussi, fort et capiteux, que je reconnaitrais entre milles. Et puis, ceux là aussi. Les premiers à 15 ans, 16 ans, 17 ans...puis les autres, plus tard, un peu avant, un peu après. Ceux que j'aime passionnellement puis que j'exècre de tout mon corps. Ceux qui me transportent, parfois me transcendent. Je ne les ai jamais oublié, d'ailleurs. Je me rappelle de chaque fragrance, chaque personne qui est entrée dans ma vie, pour y faire quelque chose, pour m'y laisser un bout d'elle, pour repartir aussi vite qu'elle est arrivée, pour rester aussi longtemps qu'elle a pu. 

Gie Oia

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